« L’Amérique est de retour » clamait un Joe Biden fraîchement élu au poste de président des États-Unis. La diplomatie devait retrouver une place centrale dans la politique étrangère du nouveau gouvernement américain. Réjouissons-nous ! Fini le chaos de l’ère Trump, nous pouvons enfin retrouver la paisible diplomatie américaine. Nous avons été cette semaine témoins du premier acte de diplomatie du nouveau gouvernement démocrate et « à la surprise générale » la Syrie en a été le grand bénéficiaire. En effet, la Syrie a certainement reçu avec plaisir l’explosive délégation américaine. Ce n’est pas nécessairement l’acte en soit que cet article cherche à évaluer ou traiter, mais simplement la différence de traitement entre le gouvernement américain sortant et le gouvernement récemment élu.

 

Le gouvernement de Trump a constamment été sous le feu des critiques, notamment pour son isolationnisme relatif. Il est vrai que chercher à retirer, plus que n’importe quel autre président, les troupes américaine du Moyen-Orient devait probablement perturber des médias, peu habitué par les gouvernements précédents à ce genre de procédés. Durant l’ère Trump, cette région du monde a vu un nombre exceptionnel de traités de paix être signés. Mais bon, sachant qu’Israël n’était pas en guerre ouverte avec ces pays, les médias n’ont probablement pas vu d’intérêt à saluer la diplomatie américaine à ce moment-là. Enfin, lorsque Trump a décidé de faire assassiner Qassem Soleimani le 3 janvier 2020 à Bagdad, le monde, fortement encouragé par les médias, a crié au scandale et cédé à la panique d’une très improbable troisième guerre mondiale.

 

Mais où est cette crainte maintenant que Joe Biden a décidé de bombarder la Syrie pour envoyer un message à l’Iran ? Mais oui, suis-je bête ! Nous avons enfin retrouvé l’Amérique ! Joe Biden a remis la diplomatie au cœur de la politique étrangère américaine, maintenant qu’il a remplacé Donald Trump, le monde ne craint plus rien.

 

On notera tout de même que Trump avait lui-même ordonné des frappes en Syrie en réponse à l’attaque chimique de Khan Cheikhoun. Cette action militaire avait causé l’ire des démocrates et notamment de Jen Psaki, nouvelle porte-parole de la maison blanche. Elle avait notamment souligné sur twitter la souveraineté de l’État syrien questionnant dès lors la légitimité de ce genre d’actions militaires.

 

 

 

Force est de constater qu’il existe probablement une clause en petit caractère stipulant que la souveraineté syrienne n’est valide que dans le cas où un républicain occupe la maison blanche.

Je conclurai cette article en rappelant que je ne cherche pas ici à évaluer les actions militaires américaines, leur légitimité ou quoique ce soit. Je cherche simplement au travers de ce papier à vous rendre attentif à l’hypocrisie à peine voilée des médias, qui tendent à ne même plus cacher leur côté partisan, et de leurs lecteurs au moment de jugé l’ancien et le nouveau gouvernement américain.